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ActualitésCFE Energies

Pas de réussite du Green Deal sans secteur public et sans service public

Une étude vient d’être dressée par l’université britannique de Greenwich PSIRU sous l’égide de la fédération syndicale européenne des services publics (EPSU). Alors que le Green Deal est sur les lèvres de nombreux commissaires européens, la CFE Énergies estime qu’il y a urgence à tirer les conclusions de ce bilan sans concession de deux décennies de libéralisation en Europe.

C’est la condition pour que le Green Deal soit autre chose qu’un tigre de papier destiné à suivre l’air du temps !

La libéralisation du secteur de l’énergie depuis 20 ans a échoué économiquement et socialement. Les baisses des prix du gaz et de l’électricité que devaient permettre la libéralisation et la privatisation du secteur énergétique ne se sont pas produites et les prix ont même augmenté pour les consommateurs. Pire, en dix ans, la précarité énergétique en Europe a doublé.

A contrario des dogmes ultralibéraux et en phase avec de plus en plus de travaux d’économistes, il semblerait donc que ce soient l’intervention publique et la propriété publique, et non la libéralisation, qui assurent des prix raisonnables pour les ménages. Le recul sur la suppression des tarifs réglementés opéré fin 2018 lors de l’élaboration de la directive relative à l’organisation du marché de l’électricité (au sein du Clean Energy Package) vaut ainsi reconnaissance qu’une telle mesure qui nous aurait conduits un cran plus loin dans la folie libérale aurait exacerbé la précarité énergétique.

La sécurité énergétique des européens ne s’est pas améliorée avec une vague libérale doublée d’une vague verte incontrôlée. L’insécurité électrique devient en effet plus prégnante avec la montée en puissance des énergies renouvelables intermittentes fortement soutenue par la Commission européenne et nombre d’Etats-Membres. Entre fermeture de centrales non rentables et rétribution de la capacité qui en découle, se manifeste une politique variable, assez déconcertante illustrée par les marchés de capacités français, les réserves stratégiques allemandes et l’enquête sur le système de rétribution de la capacité au Royaume-Uni.

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