Quel projet pour Enedis ? Acte II
Hercule, le retour ?
En 2019, les salariés se sont fortement mobilisés contre ce projet de démantèlement du Groupe EDF. Imaginé par des banquiers d’affaires, ce meccano capitaliste parie sur la vente au plus offrant « des meilleurs morceaux » d’EDF pour que cesse le scandale de l’AReNH. Penser amadouer la Commission européenne en lui apportant sur un plateau l’ « unbundling » (séparation patrimoniale) du Groupe est d’une naïveté confondante.
Hercule, le début de la fin !
Ce projet ne peut être l’aboutissement d’une négociation, c’est juste un point de départ qui entraînerait la France bien plus loin… « Mimosa », avec son annonce de 3 Md€ de cession, pourrait relancer ce projet destructeur du monopole public de la Distribution !
Nos élites ne comprennent rien à la distribution !
Assurément, les apprentis sorciers de Bercy et Wagram n’ont pas saisi le message délivré par le Président de la FNCCR en octobre 2019 : « Sans remettre en cause Enedis ou l’existence de son monopole, […] nous nous retrouvons aujourd’hui à la croisée des chemins. Dans ce contexte, il importe désormais qu’Enedis et les AODE fassent la démonstration que l’organisation de la distribution de l’électricité, qu’ils incarnent actuellement, est performante, pas seulement dans sa capacité à dégager des bénéfices pour le groupe EDF, mais surtout pour garantir un service public de qualité, en tous points du territoire. Si tel n’était pas le cas, le changement d’organisation s’imposera de lui-même. ». Par 3 fois lors de son Congrès, la FNCCR a demandé au PDG d’EDF d’être associée aux discussions sur Hercule, sans réponse.
Répétons-le une fois encore, Enedis est un concessionnaire.
La valeur d’Enedis ne repose que sur un fragile monopole, vestige de la loi de nationalisation de 1946. La moindre perte d’une concession urbaine ou la moindre reprise en régie est susceptible d’entraîner la faillite immédiate du distributeur. Dans ces conditions, ce serait la fin de l’équilibre financier du Groupe, de la péréquation, du service public national… Bonjour la précarité énergétique pour les Français !
Enedis ne doit pas être la banque d’une soi-disant « Boîte Verte » !
Tout le monde l’a compris : Enedis est « la poule aux œufs d’or » pour séduire la bourse et les financiers. On comprend l’intérêt, pour les stratèges du Groupe, de positionner, dans cette « boîte verte » un distributeur tellement pourvoyeur de cash. Mais où est l’intérêt industriel, économique, social et sociétal pour Enedis ? Pourra-t-elle investir à la hauteur de l’ambition du Directoire ? Ou emprunter pour tenir son rôle de pilier de la transition énergétique et permettre à la France de respecter ses engagements envers la communauté internationale, envers les générations futures?
Enedis n’a RIEN à faire en bourse, directement ou indirectement ! Et Hercule n’est pas la solution aux maux d’EDF.
Enedis doit cesser d’être le réservoir de productivité et de financement d’EDF. Si la mobilisation des salariés ne suffit pas à arrêter cette machine infernale, les autorités concédantes ont les moyens de faire exploser en vol tout le groupe EDF.
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