Loi portant sur la réforme : report pour 2019
Affirmée dans le programme du candidat MACRON, l’unification des régimes de retraite était annoncée comme un des grands dossiers du quinquennat. Pendant l’été, le président avait eu l’occasion de réaffirmer sa vision : un nouveau système unique, inspiré du modèle suédois (utilisant un compte notionnel, proche d’un système par points) dans lequel tous les français basculeraient à une certaine date (fixée de façon à ne pas toucher les personnes à moins de 5 ans de la retraite). Dans ce schéma, les anciens systèmes persisteraient et seraient gérés en extinction progressive.
En septembre, Jean-Paul DELEVOYE a été nommé haut commissaire chargé de cette réforme, et la méthode utilisée pour la réforme du Code du Travail laissait craindre un traitement similaire. Cependant, ces dernières semaines, il semble que les positions gouvernementales deviennent progressivement moins « monolithiques ».
Annoncée initialement pour 2018, la loi portant la réforme est maintenant annoncée pour 2019. Convenons que le sujet est suffisamment important et complexe pour ne pas être traité à la hussarde. Cependant, on peut y voir un autre mouvement. Les connaisseurs du sujet savent la chose suivante depuis longtemps : changer de fond en comble le système coûtera (très) cher, obligera politiquement à traiter tous les sujets difficiles en même temps … et ne rapportera rien en termes de financement du système de retraite !
Pire, le gros de l’effort sur le financement des retraites a déjà été fait par les réformes successives de ces 20 dernières années. Des incertitudes persistent comme l’ont rappelé les dernières projections du Conseil d’Orientation des Retraites. Mais à horizon de 40 ans, les projections sont très sensibles à toute faible variation d’hypothèse. S’il faut rester vigilant, il n’y a pas le feu à la maison.
Après la séquence « bulldozer » des ordonnances, le gouvernement s’applique ces dernières semaines à déminer tous les dossiers pouvant mener à la matérialisation de sa grande crainte : la coalition des mécontentements. L’évolution sur le dossier des retraites s’inscrit manifestement dans ce mouvement.
Alors, faut-il cesser de s’inquiéter pour le régime spécial des IEG ?
Non, hélas. Nous ne sommes pas à l’abri de voir les régimes spéciaux utilisés comme boucs émissaires politiques si une réforme des retraites « a minima » devait se faire. De plus, nous constatons les tentatives des entreprises de la branches de tester plus ou moins subtilement la solidité de notre statut, ainsi que le silence des ministères de tutelle sur le projet à 3 ans de la Camieg (notre caisse d’assurance maladie).
Disons-le, les signaux faibles sont inquiétants,
et la CFE Énergies reste et restera déterminée à défendre l’intérêt des agents des IEG.